Tu sais que t'as eu de la chance, une chance immense à laquelle beaucoup d'autres ne peuvent pas prétendre. Tu as grandi au milieu de tes deux parents, mais surtout de deux parents aimants, qui t'ont toujours apporté tout l'amour et toute la stabilité dont tu avais besoin. T'as pas été une enfant et une adolescente, pourtant. T'en as fait, des frasques, clairement. Plus d'une, même. Mais même s'ils t'ont parfois tapé sur les doigts, ça ne les empêche pas de t'adorer et d'avoir toujours tout fait pour toi. Tu sais que tu peux compter sur eux, et c'est encore le cas maintenant. Les circonstances sont vraiment particulières, elles ont de quoi vous dépasser un peu... Mais vous êtes là les uns pour les autres, et c'est encore le cas maintenant. Ce moment est précieux pour toi, infiniment précieux, même.
"Même quand j'aurais soixante ans et peut-être plus toutes mes dents, j'aurais encore besoin de ma maman, tu sais", tu fais avec un sourire tendre autant que sincère.
Et ça, tu t'en es complètement rendu compte au moment de te retrouver seule et sans repère au beau milieu de cette ville qui t'a paru sacrément hostile, surtout que tu n'avais plus tes pouvoirs. Maintenant, tout va mieux. Petit à petit, tout rentre dans l'ordre, tu retrouves les personnes que tu aimes, et tu as le sentiment que tu pourrais soulever des montagnes. En espérant que rien au monde n'efface ce sentiment.
Tu laisses à ta mère le soin de t'examiner plus longuement, et elle reconnaît en effet que ce n'est pas si grave que ça, effectivement. Ceci dit, mieux vaut être prudent... Toi, de ton côté, t'es pas trop du genre à te médicamenter, plutôt du genre à attendre que les choses passent d'elle-même... Mais faire les choses de la bonne manière de temps en temps, c'est pas du luxe.
"Merci... ça me rassure que ce soit pas grand-chose, mais j'en étais sûre."